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Books & Movies
23 février 2015

Les chemins de la liberté: fuir le bout du monde?

Les chemins de la liberté - Peter Weir 2010

 

19587366

Fin de la seconde guerre mondiale: Staline dirige d'une main de fer l'Union Soviétique et les arrestations sont monnaie courante. Dans ce climat de terreur, nombreux sont les prisonniers a être exilés en Sibérie, dans l'enfer blanc, le goulag.

Janusz, est l'un deux. Son crime? Être polonais, donc suspect. Son procès? Des aveux signés sous la contrainte par sa jeune épouse terrorisée. Sa peine? 20 ans dans les glaces.

Alors qu'il se lie progressivement avec un groupe de prisonniers une idée s'impose: s'évader. Projet fou, l'alternative est mince: fuir ou rester c'est mourir. Mais comment mourir? En prisonnier humilié et torturé ou en Homme libre face à une nature hostile mais splendide?

Ils ont fait un choix...

 

Peter Weir traite un sujet souvent accaparé par le cinéma. Les camps de prisonniers, les conditions de vie inhumaines, la naissance de camaraderies et d'amitiés dans un univers hostile. La vie quotidienne du goulag? Finalement peu abordée dans le film. Afin de se démarquer des classiques du genre, Weir met l'accent sur l'évasion en adaptant librement le récit d'un rescapé des geôles staliniennes. A première vue, on pourrait penser que le plus difficile est de planifier la fuite, tromper la vigilance des gardes puis quitter le camp. La réalité est autre. Nos protagonistes s'evadent assez facilement. Les gardes les poursuivent mollement; ils n'ont crainte, le froid ou les populations locales auront leur peau.

C'est à ce moment que commence le véritable récit de survie, fil rouge du film. Le groupe, composé d'individus hétérogènes doit s'unir pour survivre. La faim est omniprésente et les conditions climatiques sont rudes. Au milieu de ces dangers ils poursuivent un but; atteindre le lac Baïkal, la Mongolie, puis la liberté. Les paysages hostiles mais sublimes se succèdent, présentant ainsi le paradoxe de la nature: belle et cruelle.

Dans cette épreuve, les personnages luttent pour conserver leur humanité, pour ne pas se muer en bêtes. La scène frappante où l'un des protagonistes évoque le cannibalisme comme moyen de survie illustre parfaitement cette thématique.

Enfin vient le lac; symbole de changement et de liberté. Le paysage s'est adouci tout comme les températures. Vient le temps de l'insouciance, des rires et des espoirs. Espérances vite brisées: la plus belle scène du film, et l'une des meilleures du cinéma de ces dernières années prend place lorsque le groupe atteint la frontière mongole et font face à un écriteau: faucille, marteau et portrait de Staline. "Ils sont communistes". Cette phrase résonne comme la mise à mort de la liberté et de la foi en l'avenir. Ils peuvent bien fuir, la Sibérie les rattrape toujours.

Le film aurait dû s'arrêter là après avoir touché le paroxysme du tragique et de la fatalité. Malheureusement, Hollywood a ses lois, et le réalisateur nous offre (ou nous inflige) une dernière partie, beaucoup plus fade qui conduit le groupe jusqu'en Inde où la traditionnelle Happy End peut avoir lieu.

Le film est bon, réussi, quinze minutes de moins et il aurait été sublime.

 

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