Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Books & Movies
19 février 2015

Whiplash: le jazz au corps

Whiplash - Damien Chazelle 2014

 

345974

Dans l'univers studieux mais bruyant d'un conservatoire de New York, Andrew, petit batteur étudiant en première année aspire à égaler les grands noms du jazz en intégrant le groupe du maître des lieux, le professeur Fletcher. Travail acharné et rage lui offrent enfin cette possibilité. Mais obtenir les faveurs du Grand Fletcher est peut-être un cadeau empoisonné.....

Andrew va peu à peu glisser sous la coupe de ce tyran de la rythmique, subir brimades et humiliations pour tenter de toucher du doigt un rêve presque impossible.... devenir le nouveau Charlie Parker.

Ce film est au jazz ce que Black swan (Darren Aronofsky, 2010) est à la danse. Il décrit les rapports malsains entre un élève prometteur et un enseignant cruel, insensible et plus qu'exigeant.

Whiplash nous livre une autre vision du jazz. Musique souvent considérée comme élitiste, langoureuse, subtile, parfois brutale mais majoritairement douce, on découvre ici un univers ultra-violent, où la musique n'est plus un art mais une contrainte physique, une torture du corps et de l'esprit où le sang coule bien souvent. Le message est clair; l'excellence n'est pas un don naturel. C'est le fruit d'un travail, d'un massacre du corps, des membres, des doigts pour obtenir la note juste, le rythme parfait. Pour jouer comme un dieu, l'humain doit devenir une machine et perdre un peu son âme.

Mais de l'horreur naît la beauté. Sous les yeux (et dans les oreilles) du spectateur mélomane, le morceau prend forme. La batterie cogne comme un coeur palpitant et la partition magistralement interprétée nous fait sentir vivant. De la souffrance, morale et physique, du protagoniste apparaît l'excellence.

Il est aisé de se sentir troublé. Révolté contre la tyrannie du milieu de la musique mais séduit par les résultats obtenus après tant de douleurs. Andrew, martyr de la musique, nous fascine. On ne souhaiterait pour rien au monde être lui mais sa réussite nous offre une mélodie presque céleste.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
P
J'aime bien la référence à Black Swan sauf que dans Whiplash le personnage ne devient pas fou. Et la relation maître élève de Whiplash finit d'avantage, à mon avis, dans une acceptation l'un de l'autre..
Books & Movies
Publicité
Archives
Publicité